Le souffle d'octobre 1917 • Bernard Pudal & Claude Pennetier

07:45:00

Chronique littéraire Le souffle d'octobre 1917 par Mally's Books
Au mois de février, j’ai voulu tenter à nouveau ma chance à la Masse Critique Babelio et j’ai été sélectionnée pour découvrir Le souffle d’octobre 2017. J’étais très emballée par cette nouvelle lecture qui traite d’un sujet historique majeur : la montée du communisme. Je m’imaginais un texte romancé, rythmé par les références factuelles et qui me permettrait d’entrer pleinement dans la psychologie des militants. Malheureusement, j’ai été déçue par l’angle adopté par le livre.

La quatrième de couverture…


« Il y a cent ans, la révolution russe d’Octobre 1917 générait une espérance planétaire. Pourquoi, portés par le souffle de cet événement, des centaines de millions de personnes ont-elles cru au communisme ? Se distinguant des interprétations de François Furet (une illusion) et de Stéphane Courtois (un système criminogène), cet ouvrage, basé sur les autobiographies de communistes français, révèle les motivations singulières de militants convaincus par la révolution bolchévique et analyse ce que fut ce système : un nouveau type de pouvoir basé sur la domination d’une élite issue du peuple. »

Mon avis…


Alors que nous fêterons cette année le centenaire de la montée du communisme, la publication du Souffle d’octobre 1917 a un écho tout particulier. En effet, un large de pan de note société reste marqué par cette période forte en engagement politique, et à quelques semaines du premier tour de la Présidentielle, aborder les fondements d’un des courants majeurs du clivage gauche-droite semble essentiel. Les objectifs de ce livre sont tout à fait honorables : proposer un regard sur la psychologie du communisme, pour comprendre comment les militants ont pu se laisser tromper sur ce régime pourtant bien loin de l’idéal en lequel ils croyaient. En deux mots, lever le voile sur les rouages d’un système.

Car remettons nous dans le contexte, à l’aube des années 20, le communisme prend sa source dans un effondrement économique tangible. Face à la menace de plus en plus sombre du fascisme, l’idéologie communiste incarne une sorte d’idéal social basé sur l’absence de classes, d’Etat, de monnaie et où les biens matériels seraient partagés entre tous. Très vite le mouvement devient l’expression politique de l’organisation ouvrière, et l’espoir d’une société nouvelle voit le jour. Ceci explique sans doute l’engagement extrême des militants, qui vivent l’URSS chevillé au corps. La lecture de la revue l’Internationale et des textes révolutionnaires a remplacé la presse, la vie sociale des partisans passe par l’adhésion aux Amis de l'URSS, et peu à peu, la propagande soviétique neutralise toute analyse globale de la politique internationale. On glisse de l’idéal vers l’embrigadement…

Dès les premières pages, on comprend que toute la première partie vise à poser les bases de l’installation du mouvement. Mais en me référant à la quatrième de couverture, je m’attendais à ce que le courant de dessine pas à pas, à travers une succession de portraits, de destins individuels. Et je me suis retrouvée devant un cours magistral sur l’histoire du communisme, un dédale de parties et de sous-parties résumées par un titre creux, une série de note de bas de pages indigestes, des références inexpliquées. Bref, j’ai eu l’impression de me lancer dans la lecture d’un mémoire de doctorant. Autant dire que je me suis profondément ennuyée…

Quel dommage d’avoir opté pour une présentation par catégories de militants ! Mettre des gens dans des cases n’est en rien accrocheur, et l’intellectualisation poussée du texte ne contribue pas à intéresser le plus grand nombre. Quelques chapitres ont malgré tout piqué mon attention, notamment ceux évoquant les destins féminins. J’ai trouvé intéressant de rappeler ce que le mouvement a fait pour l’émancipation féminine, car la Révolution russe a donné pour la première fois le droit de vote aux femmes et reconnu leur totale égalité avec les hommes. J’ai apprécié cette petite mise au point, malheureusement seuls deux parcours sont mis en lumière de manière très brève.

Globalement, je n’ai rien appris de particulier en feuillant Le souffle d’octobre 1917. Je reconnais la possibilité d’y découvrir de véritables analyses, mais ce livre s’adresse concrètement à un public plus chevronné.

Pour résumer…


En apprendre davantage sur le mouvement communiste aurait vraiment pu m'intéresser, malheureusement j'ai des souvenirs plus passionnants de mes cours d'histoire de première. Le souffle d’octobre 1917 est une succession d’autobiographies plates, qui manque cruellement de ferveur. J’aurais préféré un texte romancé qui, à mon sens, aurait mieux rendu justice à l’engagement et la passion des militants. Le traitement adopté est peu engageant. Dommage…

Ma note…


09/20

You Might Also Like

0 commentaires

Les meilleurs articles

Twitter